Si la vie te donne des citrons cherche du sel et de la tequila
- lesdouceursdastrid
- 1 août 2018
- 3 min de lecture
Titre : Anansi Boys
Auteur : Neil Gaiman
Editions : J’ai lu
Prix : Prix Locus - Roman (Science Fiction, Fantasy, Horreur, Jeunes Adultes) - 2006
Résumé
« Comptable londonien sans envergure et sans histoires, Gros Charlie Nancy ne se distingue de la majorité de ses concitoyens que par une timidité maladive et une peur du ridicule qui confine à la paranoïa. Ah ! et accessoirement, il est le fils du dieu Anansi.
Le problème, c'est que c'est son frangin, Mygale, qui a hérité des pouvoirs paternels. A l'aise en toute circonstance, doté d'un charme irrésistible, d'un bagout insolent, d'un mépris éhonté pour toute considération morale... tout l'inverse de Gros Charlie, qui a dû se contenter, lui, du sens des responsabilités et d'un goût pathologique pour le conformisme. Aussi, le jour où Mygale débarque dans sa vie pathétique, bien décidé à y mettre un peu de piment, ses ennuis ne font que commencer... »

« Si on devait définir Anansi Boys, ce serait une épopée magico-horrifico thrillo-fantastico familiale, même si cela exclut son côté polar et tout son aspect culinaire. Bref, c'est un livre de moi. Et je me suis vraiment amusé en l'écrivant. »
Neil Gaiman
"Anansi Boys" retrace les (més)aventures de Gros Charlie, archétype du antihéros, dont la vie tout entière n'est que médiocrité jusqu'à la mort de son père, le dieu Anansi, et la révélation de l'existence d'un frère jusque-là inconnu. Sa vie, littéralement ravagée par ce frère aussi puissant qu’insouciant, bascule alors dans un univers absolument délirant où se côtoient démons et sorcières, animaux magiques et malfaisants, et tous les symptômes d'une réalité ayant renoncé au bon sens et divorcé de toute logique.
« Tout être qui fût, qui est ou qui sera, détient une chanson. Ce n’est pas une chanson écrite par quelqu’un d’autre. C’est une chanson qui possède sa propre mélodie, ses propres paroles. Très peu de gens chantent leur chanson. La plupart d’entre nous s’estiment incapable de lui rendre justice avec leur voix, voire jugent les paroles trop bêtes, trop honnêtes ou trop étranges. En conséquence, les gens, plutôt que de la chanter, vivent leur chanson »
A ce premier niveau de lecture, "Anansi Boys" peut être perçu comme une aimable fantaisie, un récit drôle dont la principale qualité est la puissance de son imaginaire, mais dont les excès-mêmes peuvent perdre le lecteur en cour de route. Pourtant, Neil Gaiman renoue ici, après "American Gods", avec ses mythes les plus intimes, ses obsessions les plus prégnantes.
« Le monde est petit. Nul besoin d’y vivre bien longtemps pour s’en rendre compte. Il existe une théorie selon laquelle le monde entier n’abrite que cinq cents véritables personnes (les acteurs, pour ainsi dire ; selon cette théorie, tous les autres habitants de la Terre ne sont que des figurants) qui, en outre, se connaissent toutes. Et c’est la vérité, au moins dans une certaine mesure. En fait, le monde se compose de milliers et de milliers de groupes d’environ cinq cents personnes qui passent leur vie à se croiser par hasard, à tenter de s’éviter, et à se rencontrer dans le même improbable salon de thé de Vancouver. Ce processus est totalement inévitable. Ce n’est même pas une coïncidence. C’est une loi universelle, dépourvue de la moindre considération pour les individus ou les convenances. »
De la réappropriation de la Genèse à la réinterprétation des mythologies africaines, en passant par l'utilisation de certains grands thèmes de l'inconscient collectif, comme celui du miroir et du double nocturne, Neil Gaiman nous propose un roman profond et bouleversant, la quête initiatique et douloureuse d'un homme fragile à la rencontre de lui-même.

" Les histoires sont des toiles d’araignées dont tous les fils sont interconnectés. On les parcourt jusqu’en leur centre – qui en est la fin. Chaque personne est un fil."
Un roman dans la lignée de Neil Gaiman qui mêle humour, amour, pleurs, colère, injustice… Un melting pot dont on ressort avec le sourire et l’impression d’avoir lu quelque chose qui changera une vie.
Vers d’autres critiques : https://www.senscritique.com/livre/Anansi_Boys/77351
Peace, love and spiders
- La folle
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