Dans un coin de ma tête
- lesdouceursdastrid
- 14 févr. 2019
- 4 min de lecture

Tu as toujours été là... Dans un coin de ma tête, dans un coin de mon cœur, dans un coin de mon âme. Comme si tu attendais ton heure.
Je me rappelle de toi plus jeune, quand tu ne réalisais mon existence que du coin de l’œil.
Je me souviens de toi, de ce sourire étrange que tu as encore aujourd'hui. Cet air gauche quand tu marches. Je me rappelle de toi. Je me souviens des quelques mots que nous avons échangés, bancals et maladroits, surtout moi. Je me rappelle avoir lu dans ton regard la même chose que chez les autres : "Bizarre celle-là !" Mais avec toi, ce n'était pas important.
Ce n'était pas le bon moment. Evidemment, à 14 ans, rares sont les bons moments. J'avais besoin de battre mes combats, ceux que j'avais reportés depuis trop longtemps. Et toi, tu avais besoin de panser tes blessures déjà trop profondes.
J'ai quitté ta vie sans que tu ne le remarques et tu as quitté la mienne de la même manière.
C'est tellement flou, cette époque.
Mais ce qui n'est pas flou, c'est ton retour. C'était limpide et ça le restera encore longtemps, j'espère.
Je me souviens de l'ennui que j'avais ce jour-là. De ma lassitude face aux hommes. Je me souviens d'avoir cherché dans les "suggestions de contact" quelque chose... je ne sais trop quoi.
Puis il y a eu ton nom... J'ai souri en appuyant dessus.
Te revoilà, après tout ce temps, toutes ces années. J'ai pris une photo et te l'ai envoyée. Encore du jeu, rien que du jeu.
Tu m'as répondu, gentiment, sagement. J'ai encore souri.
On a parlé. J'ai fait des gaffes, des bourdes, mais tu n'en prenais pas ombrage. Tu ignorais mes erreurs et j'aimais ça. Je voulais te voir. Je dois t'avoir proposé bien une vingtaine d'endroits et de moments... jamais le bon visiblement.
Je me rappelle d'une fraction de seconde où je t'ai croisé dans la rue. Et ce qui n'était qu'un jeu jusque-là a pris plus d'ampleur. Je t’ai vu, entouré de tes amis, avec tes béquilles, un sourire sur les lèvres et les sourcils froncés comme toujours.
Je n'ai pas eu le courage, ce jour-là, de te saluer. J'étais redevenue une adolescente de 14 ans timide et bizarre.
Puis, un jour, on s'est vu. Tu es venu me chercher. Je me suis installée dans la voiture et t'ai fait la bise. Comme de vieux amis.
Encore aujourd'hui, je ne comprends pas comment tu ne peux pas réaliser à quel point tu peux être beau. Tu n'as pas cette beauté conventionnelle du beau gosse, je l'admets. Mais tu as quelque chose qui te rend spécial. Tes gros sourcils, tes yeux bleus, tes cheveux toujours en bataille et cette barbe naissante m'ont séduite. Tu portais un t-shirt classique et un pantalon en jeans. Tu étais toujours avec tes béquilles et je me souviens de ce sentiments qui gonflait ma poitrine quand j'ai eu envie de m'occuper de toi. De te prendre par le bras et de te soigner, de te guider.
On s'est installé, on a commandé à manger et on a parlé.... tellement parlé... un flot de paroles incessant qui circulait entre nous deux. Je pense que je n'ai jamais autant parlé avec quiconque de toute ma vie. Je ne suis pas loquace, mais avec toi bien.
Nous avons parlé jusqu’à ce que nous ne soyons plus les bienvenus dans les locaux. Nous sommes partis à nouveau dans la voiture.
"Pour être honnête, c'est mon premier rencard", m'as-tu dit.
Je n'ai pas pu m’empêcher de sourire alors que je sentais ma poitrine se remplir de chaleur. Tu étais mal à l'aise. Je t'ai rassuré, tu m'avais fait passer une merveilleuse soirée. La plus belle sans doute mais ça, je ne te l'ai pas dit.
Au moment de partir, je ne voulais pas briser le charme. Je ne voulais pas me précipiter comme je le faisais toujours. Je ne voulais pas t'embrasser. Mais tu t'es penché vers moi et toutes ces résolutions se sont envolées.
Encore aujourd'hui, tes baisers me font l'effet d'électrochocs.
Tout est allé vite après cela. On s'est revu, on a parlé, on s'est plu toujours plus. Au final, tu a repris ta place dans ce coin de ma tête, dans ce coin de mon cœur, dans ce coin de mon âme. Mais tu ne t'es pas contenté de ce petit espace vieux et poussiéreux. Tu as poussé les murs et refermé des brèches, pour prendre toujours plus de place.
Quand je dis que tu es ma moitié, c'est parce que tu prends tant de place en moi qu'il ne reste plus qu'une moitié de moi. Ça semble triste de se perdre comme ça. Mais je sais en te regardant que toi aussi, tu portes une moitié de moi en toi.
Il y a tant de moments que j'ai gravés dans ma mémoire, tant de moments que je voudrais te partager. Des regards, des gestes, des phrases qui m'ont secouée dans tout mon être comme seul toi peut le faire. Je voudrais les raconter, pour que tu saches, pour que tu ne doutes plus.
Mais quand je pense à toutes ces belles choses, je ne peux m’empêcher d'avoir hâte de voir ce que l'avenir nous réserve. Dans tous les cas, ce sera ta démarche gauche, ton regard bleu et tes gros sourcils qui me guideront.

- Love
Your weird girlfriend
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