Le manga à l'époque victorienne
- lesdouceursdastrid
- 6 août 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 févr. 2019
C'est un manga d'une grande qualité que j'ai eu en main. "Emma" a été écrit et dessiné par Mori Kaoru. Il a d'abord été publié dans le magazine Monthly Comic Beam de 2002 à 2006, pour ensuite paraître en format relié : 7 volumes de "Emma" suivit de 3 volumes de "Emma : Futher Tales" par l'éditeur japonais Enterbrain. Il a été publié en français par Kurokawa puis repris par les édition Ki-oon dans sa collection "Latitudes" (5 volumes en édition double grand format).
"Emma" a reçu le prix Japan Media Arts Festival en 2005 (festival annuel japonais qui récompense les arts, divertissements, l’animation et les mangas). Il a aussi été adapté en anime en 2005, la première saison contient 12 épisodes. La deuxième saison est sortie en 2007 et comporte également 12 épisodes. Je ne l'ai pas personnellement regardé mais ça peut être intéressant de voir l'adaptation qu'on a fait de ce manga.
Maintenant que les présentations sont faites et qu'on en sait un peu plus sur "Emma", parlons un peu plus sérieusement. Emma, c'est l'histoire d'une jeune anglaise à l'époque victorienne. Cette orpheline a été éduquée par Kelly Stowner, une gouvernante à la retraite, et travaille pour elle. Un jour, William Jones, un enfant dont elle s'est occupée, lui rend visite et il a le coup de foudre (pour Emma, pas Mrs Stowner) !
William Jones fait partie de la haute société anglaise et devra combattre avec Emma les lois rigides des classes sociales de l'époque. En effet, si William est un bourgeois, Emma n'est qu'une gouvernante qui ne connait rien à l'étiquette rigoureuse des classes élevées. Leur amour survivra-t-il aux nombreuses épreuves qui jalonneront leur chemin ?
Mori Kaoru nous embarque pour un voyage dans le temps à l'époque victorienne anglaise (je rappelle pour ceux qui, comme moi, ont du mal avec les chiffres : l'époque victorienne s'étale de 1837 à 1901). L'auteur s'est énormément renseigner sur l'époque, les vêtements, les monuments, l'architecture, la technologie et les mœurs. Il en écrit même des petites histoires à la fin de chaque tome.
Le cadre est placé et on se plonge facilement dans le récit de William et Emma : leurs histoires, leurs secrets, leurs doutes, leur amour. De plus, une place importante est accordée aux personnages secondaires, comme par exemple la famille de William Jones, Mrs Stowner, un prince indien, d'autres familles de la haute société, etc. Chacun à son histoire à un moment ou à un autre de l'histoire. On peut facilement s'identifier à eux, ou du moins comprendre leurs intentions et sentiments.
Les aventures d'Emma et William ne manquent pas de rebondissements, parfois inattendus, parfois étranges et parfois surprenants. Le récit reste haletant tout du long. Il touche de nombreux sujets tels que l'amour entre personnes de deux classes sociales distantes, le rejet des gens considérés comme différents, les voyages, l'exotisme, la vie d'une servante, la vie d'un/e bourgeoise/e, de l'éducation, etc. C'est particulièrement intéressant !
SPOILER !
Mon moment préféré, pour moi qui ai fait des études de bibliothéconomie, est quand William et son ami étranger se rendent à la bibliothèque de Londres. On y apprend que seuls les hommes y ont accès, les femmes doivent demander l'autorisation, voire même être accompagnée de leur mari/père/frère. On y voit aussi le prêt de revues... frivoles. Je trouve ce passage hilarant !
FIN DU SPOILER !
Concernant le graphisme, je dirais que le manga reste "old school" : les lignes sont claires, soignées et bien définies. Les pages restent simple et classique. Le rendu est net et pas du tout surchargé. Contrairement à certains mangas, les personnages ont un aspect réaliste et vraisemblable. En résumé, pas de sur-chargement de l'image ! La lecture est ainsi facilitée et pourrait plaire à des novices dans le monde des mangas.
J'ai adoré ce manga et je le conseille à tout ceux qui s'intéressent aux mangas et surtout ceux qui cherchent un manga de qualité, tant au niveau de l'histoire qu'au niveau du graphisme !
- Astrid la Douce
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