Top 5 des différences entre bibliothèque publique et universitaire
- lesdouceursdastrid
- 22 mars 2019
- 4 min de lecture

Cet article est basé sur une bonne nouvelle : mon engagement à temps partiel à la Bibliothèque des Sciences Humaines (BSH pour les intimes) de l'Université Libre de Bruxelles. Pour le moment, je n'avais travaillé ou fait mes stages que dans des bibliothèques publiques ou communales. Depuis les quelques jours où je travailles à la BSH, j'ai pu noter quelques différences dans le travail accompli par les bibliothécaires.
Disclaimer 1 : Je sais que tout le monde n'a pas eu de formation bibliothéconomique, donc je vais essayer d'être le plus clair possible. Sinon, les mots suivis d'une astérisque sont repris dans un petit glossaire à la fin de l'article.
Disclaimer 2 : Le nombre de fois que le mot "bibliothèque" apparaît est indépendant de ma volonté ;-)
Le public
Dans ma petite bibliothèque communale, mon public principal était (dans cet ordre) : les personnes âgées, les classes de primaire des écoles des environs et les familles. Il y avait du bruit, des discussions et de l'animation. C'est beaucoup plus intergénérationnel, si je puis dire.
À la BSH, c'est une autre histoire ! La plus grosse partie de ce public à mon âge (littéralement) : ce sont les étudiants de l'université. Une autre partie est constituée des professeurs, le personnel et chercheurs et la dernière rassemble tous les usagers extérieurs à la bibliothèque.
Les livres
De ce premier constat concernant le public découle un second constat : les livres sont différents. Si dans ma petite bibliothèque de village, je voyais des romans et des albums pour enfants à profusion (Levy, Musso, Christie, Nothomb, Steel et j'en passe) ; dans ma bibliothèque universitaire, je ne vois que très peu de romans. Par contre, des bibliographies, des documentaires de tous types, des périodiques (journaux et magazines, surtout spécialisés), les mémoires, etc. Il n'y a que ça. Je vous rassure, il y a quelques romans, mais le but des collections est dédiés aux études et à la recherche.
L'ambiance
Ce qui m'a le plus frappé, c'est'ambiance calme qui règne à la BSH, comme dans une église. On ne pourrait pas tousser en paix et le chuchotement est roi ! Un peu plus sérieusement, vous ne serez pas interdit d'accès parce que vous êtes malade. Et malgré le silence et le calme ambiant, il y a beaucoup de va-et-vient et énormément de visiteurs. Ils viennent non seulement pour emprunter des livres, mais aussi pour utiliser les différents services proposés (ordinateurs, WIFI, service de recherche bibliographique, etc.) et surtout pour étudier. Les étudiants sont tellement studieux (petit rire).
Dans une bibliothèque communale, mon impression est plus relax : on parle tout haut (contrairement à ce qu'on pourrait croire), des enfants jouent (et parfois courent, au grand désespoir de leur parents/institutrice/tuteur), les bibliothécaires font des animations, des expositions sont mises en place, les usagers discutent (surtout des personnes âgées, elles ont tellement à raconter sur le voisin et le chat de la voisine), etc.
Les conditions de vie (si je puis dire)
Déjà, la BSH est immense ! Et elle draine des centaines de visiteurs par jour. Il y a de la place : un magasin fermé* immense, un espace de prêt, une salle pour les travaux de groupes, une salle audio-visuelle, plusieurs espaces de consultation (pris d'assaut pas les étudiants en temps de guerre... pardon, d'examens), un local informatique (accès à des ordinateurs, etc.) et 8 étages de libre accès, avec des tables et des chaises.
Les bibliothèques communales sont souvent beaucoup plus petite. Même la plus grande que je connais : la bibliothèque des Chiroux à Liège ne s'étend que sur un étage... un grand étage, mais un étage quand même. Par contre, il est beaucoup plus facile de se mettre à l'aise avec des fauteuils à disposition.
Enfin... les bibliothécaires
Être bibliothécaire à la BSH, c'est faire partie d'une grande équipe : au moins 30 personnes, chacun avec ses compétences dans un certain domaine (la catalographie, la recherche documentaire, etc.), sans parler des étudiants qui rangent et prêtent les livres. C'est donc une foule de gens à rencontrer, beaucoup de contacts, beaucoup de collègues. Et toute l'organisation qui va avec : téléphone à chaque bureau, sa propre adresse mail, son espace de stockage, l'intranet, un logiciel de gestion de bibliothèque ultra-performant, des accès à des bases de données très chères, etc.
Dans les bibliothèques communales, les moyens sont plus limités, ce qui est normal, ce sont de plus petites entités. Par contre, toutes ces petits bibliothèque forment un réseau (le plus souvent provincial) qu'on ne retrouve pas avec les bibliothèques universitaires, un peu repliées sur elles-mêmes.
Les bibliothécaires communaux travaillent en petites équipes. J'ai été en stage dans deux communes et les équipes étaient constituées de respectivement 2 et 6 personnes. Le personnel doit donc être très polyvalent et faire du prêt et des animations, et quand il n'y a personne, faire de la catalographie, de l'élagage* et de l'équipement de livre*.
Voilà mes premières impressions sur les bibliothèques universitaires, en particulier celle où je travaille. Ce n'est peut-être pas votre réalité, mais je parle surtout de mon expérience.
Kiss, love and go to the library
Astrid la Douce
* magasin fermé : réserve non-accessible au public
* élagage des livres et pas des arbres c'est-à-dire trier et mettre à jour les collections
* quand on équipe un livre, on met un code-barre, une cote de rangement, une jaquette en plastique, ou on les recouvre.
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